5 saisons pour dire adieu :
"Goodbye Matters", l’EP poétique de Silly Boy Blue
Certains projets résonnent bien au-delà de la musique. Goodbye Matters, le nouvel EP de Silly Boy Blue, fait partie de ceux-là. Il m’a touché droit au cœur, à la fois par ce qu’il raconte et par celle qui l’a créé.
Silly Boy Blue n’est pas seulement une artiste que j’admire — elle fait partie des belles rencontres humaines qui m’ont marqué, de celles qui laissent une trace. Chez Inkluzik, elle est l’une de nos soutiens , mais aussi une personne avec une sensibilité rare, sincère, lumineuse.
Quand j’ai entendu les premières notes de Goodbye Matters, quelque chose se brisait et renaissait à la fois. Je veux te faire vivre ça, te faire ressentir les saisons de l’EP, et te montrer pourquoi c’est plus qu’un disque : c’est un petit bout d’âme partagée.
À travers Goodbye Matters, elle livre un récit intime sur le deuil, sur le temps qui passe et sur cette manière qu’a la musique de transformer l’absence en présence.

Un EP pour traverser le deuil
Goodbye Matters raconte une année de deuil en cinq morceaux : Summer 1, Autumn, Winter, Spring et Summer 2. Écrit entre Bruxelles et Paris avec Paco Del Rosso (Damso, Lucky Love, Rimon), l’EP explore les étapes d’une perte intime, à travers les saisons et les émotions qui les accompagnent.
Chaque morceau devient une photographie d’un instant intérieur. Les sons, les textures, les silences s’entremêlent pour recréer ce que le langage seul ne pourrait dire. C’est une œuvre où le chagrin devient paysage, où chaque battement de batterie ou souffle de voix semble chargé d’un souvenir.
Ce que j’aime ici, c’est la pudeur. Rien n’est surjoué, tout est retenu, suspendu. Silly Boy Blue parvient à dire l’indicible avec une délicatesse désarmante.
De la douleur à la lumière
L’EP suit un parcours émotionnel précis — une forme de renaissance saisonnière.
- Summer 1 : la lumière de l’été qui tente d’effacer l’absence, le sourire qui cache la fêlure.
- Autumn : la gravité s’installe, la perte devient tangible, les souvenirs s’effacent comme les feuilles mortes.
- Winter : la solitude prend toute la place. La musique se dépouille, presque glacée, comme un souffle coupé.
- Spring : une première respiration, la vie qui revient timidement, l’espoir qui réapparaît entre les lignes.
- Summer 2 : l’acceptation. La paix retrouvée. L’adieu, enfin.
À travers cette structure, Silly Boy Blue nous invite à comprendre que la douleur n’est pas une fin, mais un passage. Goodbye Matters devient alors une lumière douce, celle qui réchauffe sans brûler.


Une artiste singulière, entre mélancolie et force
Depuis Breakup Songs et Eternal Lover, Silly Boy Blue s’est imposée comme l’une des voix les plus sensibles de la scène pop alternative française.
Nommée aux Victoires de la Musique, jouée sur Taratata, Quotidien, et même sur la bande-son de Plan Cœur sur Netflix, elle trace un chemin singulier entre spleen moderne et élégance émotionnelle.
Son écriture est à la fois littéraire et instinctive, toujours tournée vers l’humain. Dans Goodbye Matters, elle réussit à transformer la vulnérabilité en puissance. Ce mélange de fragilité et de maîtrise fait d’elle une artiste profondément actuelle — capable de parler à celles et ceux qui cherchent du sens dans leurs propres tempêtes.
Silly Boy Blue et Inkluzik : une rencontre précieuse
Au-delà de la musique, il y a les liens. Et celui que j’ai avec Silly Boy Blue fait partie des rencontres humaines qui comptent.
Il y a dans sa manière d’être, dans sa douceur, son écoute, son humour, sa façon d’incarner ce qu’elle chante, quelque chose d’une sincérité rare.
Chez Inkluzik, on parle souvent d’inclusion, d’émotion, de création partagée. Elle incarne tout cela. Être entouré d’artistes comme elle, c’est une chance et une source d’inspiration constante.
C’est pour ça que cet article n’est pas juste un portrait : c’est une façon de dire merci. Merci pour la musique, mais surtout pour l’humain.
Goodbye Matters est une traversée. Celle d’un deuil, mais aussi d’une renaissance. Une œuvre délicate, lumineuse, qui transforme la perte en mémoire vivante.
Silly Boy Blue signe un disque sincère, juste, bouleversant : un adieu qui apaise autant qu’il émeut.
Et si tu prends le temps de l’écouter, saison après saison, tu verras : il y a un peu de toi dans chacune de ces chansons.

