SANS SOURIRE :
quand Mafalda High casse les codes avec intensité
Mafalda High, c’est une vibe à part, un univers hybride qui ne rentre dans aucune case.
Si tu suis la scène alternative, son nom t’a sûrement déjà traversé l’esprit. Et si ce n’est pas encore le cas, Sans sourire est le parfait point d’entrée pour plonger dans son monde.
Entre harpe et électro, elle mêle des sonorités qui flirtent avec le hip-hop, la soul et le blues, le tout avec une audace rare. Elle défie les attentes, ose des contrastes bruts et nous livre ici un titre puissant, aussi envoûtant qu’introspectif.
Un titre aux multiples facettes
Dès les premières secondes, Sans sourire pose une atmosphère. Une ligne de harpe envoutante, un beat profond qui résonne comme un battement de cœur et cette voix, tour à tour fragile et impériale. Mafalda High joue sur les textures sonores avec une précision chirurgicale : entre nappes électroniques en apesanteur et percussions tranchantes, chaque élément du morceau trouve sa place et crée une tension magnétique.
Ce qui frappe, c’est la liberté totale qu’elle s’autorise. Il y a du contraste, du relief, une manière unique de mêler douceur et brutalité dans un équilibre parfait. Son flow oscille entre le chant et le spoken word, avec une sincérité qui te claque en plein visage.
Impossible de rester passif : Sans sourire t’entraîne dans une spirale émotionnelle captivante.
Un texte viscéral et percutant
Mafalda High ne fait pas dans la demi-mesure. Son écriture est à fleur de peau, brute et immersive. Sans sourire s’attaque à une thématique forte : l’injonction au bonheur, cette pression sociale qui nous pousse à afficher un masque radieux, même quand tout s’effondre à l’intérieur.
Ses paroles résonnent comme un cri du cœur, entre désillusion et quête de vérité. Pas de faux-semblants ici, juste une mise à nu sincère, une vulnérabilité assumée qui donne toute sa force au morceau. Chaque mot est pesé, chaque silence a du sens. On sent cette envie de déconstruire les attentes, de se réapproprier son propre narratif sans artifices.
Une esthétique soignée, entre clair-obscur et contrastes chromatiques
L’univers visuel de Sans sourire est tout aussi marquant que sa musique. Le clip, réalisé avec une approche cinématographique, joue sur des lumières saturées et des teintes contrastées, oscillant entre rouge brûlant et vert électrique. Une palette qui évoque à la fois la colère, l’urgence et une forme de mélancolie intense.
Mafalda High y apparaît comme une figure insaisissable, à mi-chemin entre force et fragilité. Son corps s’exprime autant que sa voix, chaque geste semble guidé par une nécessité intérieure. Elle canalise ses émotions et les transforme en un rituel quasi hypnotique.
Un tournant dans son parcours ?
En 2022, j’ai découvert Mafalda High en première partie de Suzane au Bikini près de Toulouse, puis à la Women Metronum Academy au Metronum de Toulouse, dispositif dans lequel elle était mentorée par Thèrèse (amie et arriste VIP d’Inkluzik).
Depuis ses débuts, Mafalda High s’est forgé·e une identité musicale unique. Elle fait partie de la nouvelle génération d’artistes qui dégenre la harpe de son stéréotype classique, Mafaldah écrit aussi en live une vraie chorégraphie avec son instrument en jouant debout, assise, accroupie sur une table basse.
Avec Sans sourire, elle semble franchir une nouvelle étape, assumant encore plus son audace sonore et son approche viscérale de la musique. Ce morceau marque-t-il une transition vers un univers plus sombre, plus introspectif ? Difficile à dire, mais une chose est sûre : elle ne cesse de surprendre et de repousser ses propres limites.
Une chose est certaine : Sans sourire ne laisse personne indifférent·e. Il secoue, il interpelle, il vibre longtemps après la dernière note.
Une signature forte, un manifeste sonore.
Et toi, es-tu prêt·e à plonger dans l’univers de Mafalda High ?