TTHX4CRYING :
un premier album pour danser la larme à l’œil
Thx4Crying fait partie de ces artistes que je suis depuis leurs débuts, avec une attention particulière, presque tendre.
Et aujourd’hui, je suis ému de te parler de son tout premier album éponyme, un disque qui me touche à plein d’endroits sensibles.
Après un premier EP Montagne d’émeraudes (2022) qui laissait déjà deviner une identité forte, les premières parties de Pomme et des collaborations brillantes (Yoa, Théa, Pi Ja Ma…), Thx4Crying revient avec un projet plus dense, plus vaste, et profondément personnel.
Un album comme une boîte à souvenirs : tu l’ouvres, tu regardes dedans, et tu sens ton cœur se serrer… ou s’embraser.
Une cartographie intime
Derrière ce nom plein d’ironie douce, Thx4Crying, se cache Florian Vinayagam Bertonnier, artiste queer, d’origine réunionnaise et Parisien·ne d’adoption. Et cette double appartenance – insularité et métropole, marge et centre, douceur et colère – irrigue tout l’album.
Composé de 9 titres, il prend la forme d’une collection d’objets sonores. Chaque morceau est un fragment, une pièce d’un puzzle qui, mis bout à bout, dessine une trajectoire personnelle mais aussi, et surtout, terriblement humaine.
Les thèmes abordés sont puissants : la solitude, les souvenirs, les abus de pouvoir, l’impression d’être hors-champ dans un monde trop normé. Mais chez Thx4Crying, la douleur n’est jamais gratuite. Elle devient matière à création, à subversion, à beauté.
Ce disque, c’est une tentative de se réapproprier son histoire. “Faire des chansons c’est comme se réapproprier son histoire et l’avoir toujours sur soi”, confie l’artiste. Et moi, je trouve ça magnifique.
Pop cathartique et élans club
Ce qui me plaît aussi énormément dans cet album, c’est sa capacité à faire cohabiter l’introspection et l’énergie. Porté par une production léchée signée Louise BSX et Mona San, Thx4Crying fait fusionner l’hyperpop, les beats club, les guitares saturées et les éclats électro d’une manière ultra fluide. On pense à un mélange entre la scène queer berlinoise et les élans émotionnels d’un Frank Ocean qui aurait grandi entre La Réunion et Pigalle.
Certains morceaux explosent comme des uppercuts, d’autres caressent l’âme tout en douceur. On y danse, on y pleure, parfois les deux en même temps – et c’est exactement ça que j’aime chez Thx4Crying : cette manière d’offrir un espace où les émotions peuvent coexister sans contradiction.
Au-delà des étiquettes
Ce disque n’a pas vocation à cocher des cases. Il ne cherche pas à plaire à tout prix. Et c’est ce qui le rend si précieux. Thx4Crying dépasse les genres, les étiquettes, les formats. Iel nous tend la main pour nous inviter à faire un pas de côté, à regarder la vie sous un autre angle – un peu flou, peut-être, mais infiniment plus vivant.
En écoutant cet album, j’ai pensé à mes propres souvenirs, à mes moments de décalage, à mes douleurs que j’ai fini par transformer en quelque chose de lumineux. Et je crois que c’est exactement ce que propose Thx4Crying avec ce projet : un endroit où se reconnaître, se consoler, et peut-être même, se réinventer.
En résumé
Si tu cherches un album qui secoue, qui émeut, qui t’emmène loin tout en te parlant de choses très proches, ne passe pas à côté de ce premier long format signé Thx4Crying. C’est un disque comme un journal intime, une danse mélancolique, un cri tout doux. Et crois-moi : tu vas vouloir l’avoir toujours sur toi.